mardi 27 janvier 2009

Magro, Ankorondrano

Une première série de photo montrant une partie des résultats des pillages effectués le 26 janvier 2009 et dans la nuit du 26 au 27.

Nous le 27 janvier au matin. Comme dans toutes manifestations populaires contre un pouvoir en place, l'ambiance est aux informations contradictoires : tout le monde y va de sa version de l'histoire, chacun croit savoir… les médias sont coupées… les hypothèses vont bon train. L'un me dit qu'il faut absolument rester chez soi ; l'autre me dit avec autant de sincérité qu'il n'y a rien à craindre… on peut y aller.
Les informations sont globalement peu rassurantes : le maire Andry Rajoelina aurait perdu le contrôle de certains éléments : des pilleurs sillonnent la rue à la recherche des grands supermarchés, ou des magasins importants de la ville. Il ne ferait pas bon les rencontrer : attaques de voiture ou taxi-be croisant leur chemin. Menaces, coups et pillages en tous genre. Il se déplacent en groupe, d'une cinquantaine à plusieurs milliers selon les témoignages. J'ai personnellement, vu de ces groupes en ville lors de mes déplacement en voiture. Effectivement, ils semblaient très nombreux. Mais le mot d'ordre était de faire demi-tour au plus vite pour les éviter.
Quoiqu'il en soit, l'appel de l'actualité, le sens du témoignage et la passion de la photo me font bondir dans la voiture. Direction le point chaud principal de la veille : Magro Ankonrondrano.


Quelques photos de la veille, le 26 janvier :
Magro Ankorondrano en feu.















Incendie vers la route digue :















Vue d'Antananirenina

Magro Ankorondrano, une ambiance de 11 septembre :

… toute proportion gardée bien sûr.
Officiellement, un à trois morts durant la journée d'hier. Le travail des grandes entreprises est arrêté. Les badots et autres curieux déambulent en ville. Ils veulent aussi aller voir ce qui se passent.
On circule facilement. Je me gare à côté de la station Total. Pas d'ambiance de rebelle, mais des papiers éparpillés sur les routes. Des dizaines de voitures faisant la queue pour s'approvisionner à la station. Des curieux qui observent. Le téléphone portable est l'outil indispensable : soit pour rendre compte à des amis ; soit pour recevoir des infos sur les événements ; soit pour prendre des photos ou vidéos sur les lieux. Économiquement, au moins deux secteurs ne perdent pas d'argent : les pétroliers et la téléphonie mobile.

Première file d'attente aux stations essence.


À l'entrée du Magro en ruine. Un mélange de curieux et de pillards récupérant jusqu'aux derniers morceaux de tôle.





À l'intérieur du Magro brûlé :


Des femmes et des enfants au milieu des ruines en feu. Tout menace de s'effondrer à tout moment.